Cette dixième manche de la Coupe du Monde de cyclo-cross se disputait en Espagne, à Benidorm, sur un circuit connu pour être singulièrement rapide, qui plus est par temps sec. Deux semaines avant le Mondial de Liévin, les courses n’ont pas réservé de surprises majeures, avec les victoires de Thibay Nys et Van Empel chez les élites, de Tibor Del Grosso et Marie Schreiber en U23, et de Mattia Agostinacchio et Lise Revol chez les Juniors.
Des spectateurs en tee-shirt et des coureurs pourvus d’un bidon. Bordée par la Méditerranée, Benidorm n’est pas l’image d’Épinal ou le décor-type du cyclo-cross.
Le circuit lui-même fait figure de singularité dans le calendrier de la Coupe du Monde. Des passages herbeux possiblement glissants, quelques virages serrés en enfilade et parfois en dévers, un court bac à sable (offrant une voie bien damée sur la gauche) en constituent l’aspect technique.
Mais il reste difficile d’imaginer un tracé globalement plus roulant que celui-là, dont la difficulté réside surtout dans la vitesse à laquelle les obstacles sont abordés. C’est même sur un long faux-plat montant bitumé que s’effectuent certaines attaques ou remontées les plus significatives.
Pour autant, ce circuit singulièrement « plus physique que technique » n’a pas bouleversé les hiérarchies, et a livré des verdicts sans surprise.
La victoire de Thibau Nys chez les élites n’en est certes pas une, qui est venu à bout de l’agile Iserbyt, et du tenace Lars Van der Haar. Et ce quoiqu’on pût s’attendre aussi à voir Wout Van Aert jouer les premiers rôles. De fait le coureur de la Visma-Lease-a-Bike fit parler la poudre dans l’avant dernier tour de circuit, mais ne parvint pas à s’imposer.
Chez les dames, on peut encore moins parler de surprise à propos de Fem Van Empel qui a livré une belle bataille avec l’indéracinable Lucinda Brand, et qui se présente, à moins de 15 jours de Liévin, comme la favorite à sa propre succession. Les Françaises Amandine Fouquenet et Hélène Clauzel ont délivré une performance très honorable, classées aux 11 et 12ème places. Quant à Célia Géry, 14ème au scratch et 4ème au classement U23 (catégorie dominée par Marie Schreiber et Zoe Backstedt), elle a fait jeu égal avec les stars jusqu’à mi-course, dans le souci de « tenir le plus longtemps possible avec les meilleures pour préparer Liévin. »
Chez les hommes U23, le Néerlandais Tibor Del Grosso (la nouvelle pépite du cyclo-cross hollandais, au point qu’on le présente parfois comme le successeur de Matthieu Van der Poel) a une nouvelle fois dominé les débats, s’imposant devant le Belge Jente Michels et le Français Aubin Sparfel. Dans le camp français, il faut noter l’absence de Léo Bisiaux qui, victime de troubles digestifs quelques jours plus tôt, avait sagement choisi de faire l’impasse.
Une semaine après l’autre, la hiérarchie semble s’établir chez les juniors. La course des garçons a vu la victoire de l’Italien Mattia Agostinacchio. Pour le compte de l’Équipe de France Soren Bruyère-Joumard a pris la deuxième place, mais conserve la tête du classement de la coupe du monde, à égalité de points avec l’Italien.
Il faut noter aussi la malchance qui colle aux basques de Théophile Vassal, à nouveau victime d’une chute alors qu’il évoluait parmi les meilleurs.
Dans la catégorie junior toujours, à deux semaines des championnats du monde à Liévin, l’Équipe de France féminine fait des étincelles, dans le sillage d’une Lise Revol qui a remporté à Benidorm sa deuxième manche de coupe du Monde. La championne de France estime cependant « pouvoir mieux faire. »